La 8ᵉ Exposition de peinture et de sculpture de la Société de la Jeunesse Artistique, placée sous le haut patronage de S.A.R. la princesse Marie de Roumanie, fut organisée au Palais de l’Athénée (du 15 mars au 15 avril).
Le catalogue de l’exposition indique la participation de 47 peintres et sculpteurs présentant 201 œuvres de styles très variés. Brancusi y envoya trois sculptures.

L’Exposition officielle de peinture, sculpture et architecture fut organisée d’avril à mai, et Brancusi y participa avec deux œuvres. Le jury de l’exposition — composé notamment de G.D. Mirea, W. Hegel, A. Tzigara Samurcas et D. Serafim (anciens professeurs de Brancusi à l’École des Beaux-Arts), ainsi que d’I. Mincu et E. Panaitescu Bardasare, sous la présidence de Spiru Haret — décerna le 2ᵉ prix de sculpture ex æquo (d’un montant de 1 000 lei) à Brancusi et à Paciurea. Aucun premier prix ne fut attribué.

Le ministère des Cultes et de l’Instruction publique acheta le Buste du peintre Nicolae Dărăscu (plâtre patiné) pour la somme de 2 000 lei, mais le paiement fut effectué en plusieurs versements, le dernier le 18 mars 1910, et seulement après que le sculpteur, sur demande officielle, eut consenti une réduction de 250 lei sur le prix initial.

Fig. 1a

Fig. 91. Façade du bâtiment du 7, rue Delta, Paris

Fig. 92. a

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Bucarest

La 7ᵉ exposition de la Société du Salon d’Automne (7e Exposition), organisée du 1er octobre au 8 novembre au Grand Palais des Champs-Élysées, compta parmi ses participants Brancusi, qui y présenta une tête d’enfant en bronze.

Cette année-là, Wilhelm Lehmbruck lui rendit visite dans son atelier. Il reçut également la visite de son compatriote, le sculpteur Anghel Chiciu, ancien élève de l’École des Métiers de Craiova, puis étudiant à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris.

À l’automne 1909, Brancusi retrouva Cecilia Cuțescu-Storck, et tous deux visitèrent ensemble diverses expositions, musées (Louvre, Guimet), cathédrales (Notre-Dame, Chartres), ainsi que d’autres lieux culturels.

Paris

Au café La Closerie des Lilas, Brancusi rencontra Apollinaire, Picasso, Max Jacob, Maurice de Vlaminck, André Derain, Braque et Henri Rousseau dit "le Douanier". Il fit aussi la connaissance de Fernand Léger et Gino Severini, avec lesquels il se lia d’amitié.

C’est à une réception organisée par le docteur Paul Alexandre, ami commun, dans son immeuble du 7, rue Delta (Fig. 91), que Brancusi fit la connaissance de Modigliani, avec qui il entretint une amitié sincère et durable. Pour se rapprocher de Brancusi, Modigliani s’installa au 14, Cité Falguière, une colonie d’artistes pauvres louant des ateliers à prix modique.

De 1909 à 1911, Modigliani travailla avec passion dans l’atelier de Brancusi, s’intéressant à la sculpture en général et à la taille directe en particulier. Il continua de fréquenter l’atelier de Brancusi jusqu’au début de la Première Guerre mondiale, après quoi leurs rencontres devinrent de plus en plus rares.

Modigliani se concentra alors sur la sculpture, sans toutefois délaisser le dessin et la peinture, auxquels il se consacra exclusivement à partir de 1916, jusqu’à la fin de sa vie.

Il réalisa plusieurs portraits de Brancusi (Figs. 92a–f), et Brancusi lui répondit par un geste artistique, un portrait allégorique évoquant directement sa vie bohème : De Modi, Oiseau de nuit (To Modi, Night Bird, pierre, 1909–1914, Fig. 93).

Fig. 92. b

Fig. 92. c

Fig. 92. d

Fig. 92. e

Fig. 92. f

Figs. 92a–f. Brancusi par Modigliani – dessins et peintures :
a – Portrait de Brancusi assis dans un fauteuil, 1908–1909 ;
b – Portrait de Brancusi, 1909 ;
c – Portrait de Constantin Brancusi, 1909 ;
d – Le Violoncelliste, 1909 ;
e – Portrait de Brancusi, 1909–1910 ;
f – Homme barbu assis, 1909–1910.

Durant cette période, Brancusi sculpta également son premier Torse (marbre), dont le modèle fut son amie Lilly Waldenberg — œuvre inaugurant une série du même type. Parmi ses autres réalisations de l’année 1909 figurent : Femme se regardant dans le miroir (marbre), Le Baiser (pierre, stèle funéraire) et Muse endormie (marbre).

Entre 1909 et 1912, l’artiste entra en contact avec le mouvement futuriste initié par Filippo Tommaso Marinetti, qui publia en 1909 le Manifeste du futurisme.

Fig. 93 De Modi Oiseau de nuit

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