La sculpture de la Trinité du Grand-Père fait partie de la grande famille des monuments de culte roumains qui, jusqu’au début du XXᵉ siècle, remplaçaient les églises lorsque la pauvreté ou les guerres empêchaient la construction de lieux de culte.

L’œuvre représente le buste de Jésus-Christ, réalisé en terre cuite et fixé par des vis sur une planche de bois. Sur la face avant de la base figure l’inscription « Trinité du Grand-Père », poinçonnée, signe qu’elle fut réalisée en son honneur.

L’œuvre mesure 62 × 35 × 4,5 cm. Elle n’est pas datée, mais porte la signature « C.B. » sur la main gauche du Christ, près du poignet. Elle est ornée uniquement sur sa face avant, où le visage du Christ présente les caractéristiques des icônes byzantines : de grands yeux, une petite bouche, un nez droit et fin, et une chevelure ainsi qu’une barbe légèrement ondulées.

Sur les côtés latéraux, deux piliers formés chacun de quatre éléments rythmés symbolisent des canaux d’énergie reliant le ciel et la terre, à travers lesquels s’effectue la communication spirituelle entre l’homme et le divin.

Dans la partie supérieure, le toit est surmonté d’un séraphin, sculpté en contour. Sur le buste du Christ, on distingue deux paires de mains simplifiées, en forme de pales d’hélice, symbolisant la circulation de l’énergie et de la matière. Ces éléments peuvent être interprétés ainsi :

• la première paire de mains représente celles des chrétiens en prière, fondement de l’orthodoxie ;

• la seconde paire, celles du Sauveur, qui reçoit l’énergie des prières et la transmet à Dieu le Père, par l’intermédiaire des séraphins, gardiens du paradis et des lieux sacrés.

Enfin, sur l’épaule droite, près de la poitrine, on remarque le contour d’une croix, symbole du portement de la croix vers le lieu de la crucifixion.

Cette trinité est la première œuvre dans laquelle Brancusi utilise la métaphore plastique, le motif et le symbole rendus avec des moyens artistiques, en fait l'œuvre est une synthèse de la foi orthodoxe.

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