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Aujourd’hui, il existe même une science du baiser : la philématologie.
Ce sont les Britanniques qui ont eu l’idée de dédier un jour au baiser, et l’Organisation des Nations Unies l’a officiellement établi le 6 juillet comme le Jour international du Baiser.

Les documents historiques ont consigné des preuves du premier baiser dans les textes sanskrits datant d’il y a environ 3 500 ans. Les chercheurs et historiens de l’art ont cherché les sources d’inspiration dans la sculpture antique ou médiévale (par exemple, le couple d’amoureux sculpté en console sur la façade du naos transversal de l’église Saint-Pierre de la Tour du XIIᵉ siècle à Aulnay, Figure A), dans l’archétype de la philosophie de Platon ou encore dans celle orientale, etc.

On retrouve aussi ce geste dans le baiser de la terre, par lequel le Pape transmet la bénédiction de Dieu au pays qu’il visite ; dans le baiser de la main, initié aux cours royales du Moyen Âge ; dans le baiser du pied, symbole de soumission et/ou d’humilité chrétienne, mentionné dans la Bible et observé lors des cérémonies religieuses ; dans le baiser de la bague, pratiqué au Moyen Âge et lors des audiences papales, représentant toujours une forme de respect et de soumission ; enfin, dans le culte des icônes chez les chrétiens orthodoxes.

Le Baiser dans les arts visuels

Le thème du Baiser fut abordé par des peintres et des sculpteurs représentatifs du monde, en commençant par le Moyen Âge, où le baiser apparaît dans des scènes religieuses ou laïques, marquées par la présence du dieu Éros ou Amor, héritages de l’Antiquité grecque et romaine.

Ce thème est également présent dans la sculpture néoclassique (Figure B), ainsi que dans la création des grands artistes impressionnistes, postimpressionnistes, modernes, fauvistes, cubistes ou surréalistes, qui ont œuvré à la fin du XIXᵉ et au début du XXᵉ siècle, jusqu’à l’ère du pop art.

L’histoire de l’art a retenu comme pièces de référence Le Baiser d’Auguste Rodin, qui a provoqué une véritable révolution dans la sculpture de la fin du XIXᵉ siècle, et Le Baiser de Constantin Brancusi, qui, en 1907, en a posé les fondements de la sculpture moderne.

Cette étude vise à synthétiser l’évolution et les modalités d’expression artistique de la sculpture sur le thème du Baiser dans l’œuvre du sculpteur Constantin Brancusi, qui s’est consacré à ce sujet pendant presque toute sa vie artistique, le transférant de la sculpture au dessin, puis à des projets d’architecture.

Parmi le patrimoine mondial, dix œuvres ont été retenues, entrées dans la mémoire collective comme des chefs-d’œuvre de la peinture et de la sculpture (Figures C–L).
Chaque artiste y a exprimé sa vision personnelle du Baiser, selon sa personnalité, son éducation, son milieu de vie et le courant artistique auquel il appartenait ou qui l’avait influencé.

On peut remarquer que, jusqu’à Brancusi, la sculpture était figurative, avant tout charnelle, exerçant un fort impact érotique sur le spectateur — influence héritée de Rodin, celui qui avait provoqué en art la première grande révolution depuis Michel-Ange.

En général, les artistes représentent le baiser comme un acte passionnel. Les couples mis en scène sont nus dans la sculpture, mais plus rarement dans la peinture, où la nudité est souvent atténuée ou suggérée.
Le baiser y est consommé dans la réalité ou dans le rêve, vécu par lui et par elle avec la même intensité, ou transformé en tourment lorsque l’un des deux le refuse.

Figure C ： Auguste Rodin : Le Baiser, 1888–1889

Figure D ： Henri de Toulouse-Lautrec : Au lit, le baiser4, 1892

Figure B： Psyché et Amor d’Antonio Canova, 1796

Figure E ：Émile Derré : Grotte de l’Amour, env. 1900

Figure F ： Roy Lichtenstein : Le Baiser , 1964

Figure G ： Roy Lichtenstein : Le Baiser , 1964

Figure H ： René Magritte : Les amoureux II, 1928

Figure I ： Pablo Picasso : Le Baiser, 1969

Figure J ： Edvard Munch : Le Baiser, 1897

Figure K ： Marc Chagall : Jour d’anniversaire, 1915

Figure L ： Gustav Klimt : Le Baiser, 1908

Figure A: Couple d’amoureux, Église Saint-Pierre de la Tour, Aulnay

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