Selon la vision de Brancusi, « Traian Vuia » est une œuvre de petite taille (22 cm de hauteur et 14 cm de diamètre à la base), mais d’une impressionnante monumentalité et grandeur. L’absence de socle renforce cette impression, tandis que la base circulaire, légèrement plus large que la partie supérieure (12 cm de diamètre), donne au volume une stabilité et une ancrage au sol évoquant la massivité d’un sphinx.

Brancusi représente Traian Vuia comme un homme-oiseau : le grand nez évoque à la fois sa machine volante et son esprit de chercheur curieux et inventif. Le regard que l’on devine, orienté vers le haut, et le nez en forme de grand bec d’oiseau, dirigés vers le ciel, associés à la poitrine bombée s’élançant dans l’espace, donnent à la figure l’apparence d’un aigle au repos.

Selon l’angle d’observation, la sculpture révèle une succession d’arcs, de cercles, de lignes droites et d’angles vifs, qui, assemblés, composent diverses figures géométriques d’influence pré-cubiste. Ces éléments, associés aux données historiques, permettent d’estimer la période de création de l’œuvre : 1906–1907.

Réalisée en marbre blanc, la sculpture présente une patine rosée-brunâtre, et conserve des traces de peinture ocre (argile utilisée comme pigment), technique que Brancusi pratiquait sous l’influence des statues antiques peintes, avant de l’abandonner lorsqu’il s’est intéressé à la structure même des matériaux.

L’œuvre est signée par incision « C. Br » en bas à gauche, conformément à l’habitude du sculpteur à cette époque. La surface de la base porte également une inscription dédiée « Lui T. Vuia » [À T. Vuia].

Figure A-1

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